Samba Niçoise Jean Emelina

8,50

Samba Niçoise

de Jean Emelina

 

 

Nous sommes au début des années 80, l’action démarre sur la Côte d’ Azur (entre Nice, Saint-Laurent du Var et La Bollène-Vésubie). Joseph Gouffignat, dit « Jojo Coolos », maître-auxiliaire au collège Saint-Louis de Gonzague à Nice, depuis toujours, dans sa morne vie, rêvé de Brésil, de cocotiers et de garimpeiros*. C’est pourquoi, quand il peut, il va le jeudi à l’aéroport voir partir l’avion de Rio. Et voilà qu’un jour, dans le hall, fonce vers lui, essoufflée, affolée, une super-nana qui lui demande tout à trac de lui garder deux minutes ses bagages. Elle ne reviendra pas les chercher… Etourdi, ébloui, il va tenter de comprendre, tomber des nues, tomber amoureux, mener son enquête et se fourrer dans un incroyable guêpier. Ainsi démarre, à fond la caisse, la vie de Jojo Coolos. La vraie. Car tout homme porte en soi un rêve de garimpeiro* (*orpailleur).

 

« J’étais dans le hall de l’aéroport, côté départ. Le Swissair 231 décollerait bientôt. Il y avait foule et des flics partout. Je m’étais assis sur le rebord de ciment d’une jardinière entre un ficus et un bégonia en plastique, et je rêvassais. C’est alors que je l’ai vue, crinière blonde en désordre, seins tendus et svelte comme un glaïeul, qui fonçait dans ma direction. Le genre de nana douée pour tirer l’oeil et faire saliver le pauvre monde, avec cet air, par-dessus le marché, (« Mais qu’est-ce qu’ils ont tous, je me le demande ? »), de ne pouvoir souffrir d’être reluquée. Un look du tonnerre, quelque chose, juste ce qu’il faut, d’un peu pute, et cette façon de prendre l’avion pour Singapour ou Los Angeles comme d’autres prennent le car pour Saint-Isidore ou Puget-Théniers. Elle a vu que je la regardais. Elle s’est arrêtée à ma hauteur. Elle m’a fixé à son tour – yeux foncés tirant sur le mauve -, et, d’une voix de miel à la France Gall, tout à trac, essoufflée, elle m’a dit : – Pardon, Monsieur, excusez-moi de vous déranger. Vous pourriez garder mon bagage deux minutes, s’il vous plaît ? Tu parles, si je pouvais ! Pas la peine de battre des cils, de se forcer à sourire, d’en rajouter ! On la lui aurait portée à travers l’aéroport entre les dents et à quatre pattes, sa valoche ! » –extrait

 

Jean Emelina est né et a passé toute son enfance dans l’arrière-pays niçois. Il est professeur honoraire de littérature française à l’Université de Nice-Sophia Antipolis et conférencier à l’Université de Nice Inter-Ages.

Spécialiste du théâtre, il a publié de nombreux articles et divers essais, notamment sur Molière et Racine : Le comique, essai d’interprétation générale, Racine infiniment (SEDES, Armand Colin), Comédie et tragédie (UNSA), mais aussi sur l’histoire de la sexualité : Les chemins de la libido (L’Harmattan).

D’autre part, sous le pseudonyme de Michel Léman, il a publié des romans et des contes (La salle de bains, La vive saison (Julliard), Mathusalem le sanglier (La Farandole), et donné dans «Nice-Matin», pendant de nombreuses années, une chronique d’humeur intitulée : A Rebrousse poil.

 

 

 

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